après les ruines [libre]

Akela venait d'accomplir l'une de ses missions sanglantes aux ruines de Mahala. Elle avait déjà resque oublié la fille aux cheveux rouges. Elle n'était pas importante pour le moment.

A peine fut-elle entrée dans le QG que l'intermédiaire de son patron vint lui donner l'enveloppe avec l'argent qu'il lui devait. Elle prit l'enveloppe sans un mot et continua à marcher lentement vers un fauteuil où elle se laissa tomber lourdement. Elle aurait surement fait une paresseuse parfaite si elle était restée au village avec les autres humains, mais, ici, elle ne s'accordait que de rares instants de répit. Elle regarda autours d'elle avec un léger sourire. Ici, elle était l'une des rares humaines et pourtant, elle se sentait chez elle. C'était comme si elle avait toujours vécut ici et que les membres du clan étaient un peu sa famille. C'était d'ailleurs le cas, d'une certaine manière, vu qu'elle ne se rappelait pas vraiment de sa véritable famille.

Son regard se posa alors sur quelqu'un. Pas parce qu'elle appréciait cette personne en particulier mais parce que ce quelqu'un venait vers elle...

Seishiro observait un peu tout ce qui se passait dans le QG. Ces derniers temps il était beaucoup occupé par les batailles à préparer puis aussi à effectuer. Mais aujourd'hui il avait décidé de s'accordé un peu de temps libre. En ce moment il était assez précoccupé par la menace que pouvait être les humains, bien qu'il ne les détestait pas particulièrement.

Beaucoup d'humain s'était réfigiés dans la forêt, alors il étaient une menace minimale. Mais ceux qui l'inquiètaient vraiment étaient ceux qui se trouvait dans sa propre armée. Même si cela faisait beaucoup de temps que les humains c'étaient installé sur Kerra, étaient-ils dignent de confiance ? Il serait toujours temps d'y réfléchir plus tard.

Puis Seishiro aperçut sur un fauteuil une charmante jeune fille...humaine. Il lui semblait l'avoir déjà vut. Comme il s'ennuiyait assez, il alla l'aborder.

" Mademoiselle, excusez mon impolitesse de vous aborder de la sorte, mais je n'ai pas put m'empêcher de venir vers vous. Vous êtes une chasseuse n'est-ce pas ?"

Argh! Le chef du clan! [lol] Elle ne l'avait pas reconnu au premier abord, mais maintenant... Qu'est ce qu'elle avait bien pu faire encore pour qu'il prenne la peinne de lui parler à elle, pauvre humaine qu'elle était?

-Chasseuse, oui, répondit-elle, un peu hésitante. Et vous n'avez pas à vous excuser... Vous êtes le chef du clan, et de toute façon, les autres ne me parlent pas très souvent...

Elle se rappela avec un sourire que, le jour de son arrivée, un lourdeau avait fait l'erreur de l'apostropher d'une manière peu acceuillante. Cet homme devait encore avoir la cicatrice dans les côtes.

(court, désolée, mais j'ai pas trop le temps)

Seishiro fut surpris par les propos de la jeune humaine. Donc d'après elle, parce qu'il était le chef du clan il n'avait pas à s'excuser ? C'était une façon de voir...

" Mon statut n'empêche pas la courtoisie..."

Les autres ne lui parlaient pas souvent ? Le jeune homme trouvait ça plutôt étrange. Mais en même temps, l'amabilité n'était pas très présente dans ce quartier général. Et puis les personnes qui se trouvaient ici était souvent peu bavardes. Mais Seishiro était bien différent de ces personnes là.

" Eh bien ils ont tort, vous me semblez être une agréable personne..."

Il ne comptait pas tourner autour du pot plus longtemps, il fallait qu'a présent il lui parle professionnellement.

" Mais dites-moi charmante demoiselle, qu'avez-vous accomplis dernièrement ?"

Bien évidemment il ne pouvait pas avoir un oeil sur tout, alors il préférait aller demander des informations directement à ses subordonnés. Même si c'était une chose que peu de personne approuvait. Mais en même temps cela lui permettrait de connaître d'avantage la jeune humaine.
Non, en réalité se n'était qu'un pretexte pour passer le temps...

Un petit rire cristallin s'échappa des lèvres de la jeune femme lorsque Sheishiro lui dit qu'elle semblait être une "agréable personne". C'était bien la première fois depuis des années qu'on lui disait ça.

-Ca se voit que vous ne me connaissez pas. Je suis simplement dans la bonne période de la journée.

"La bonne période de la journée" était une façon de dire "le moment de la journée qui suivait celui où elle s'était pleinement défoulée sur quelques personnes innocentes dont elle ignorait l'identité". Il fallait bien l'admettre, s'il y avait une chose qui la mettait de bonne humeur, outre le fait de recevoir de l'argent, c'était bien de rentrer ici le soir en se disant qu'elle, elle était toujours en vie et qu'une fois de plus elle avait été la plus forte. Le fait de tuer ne lui faisait rien, mais le sentiment de puissance qui en résultait lui permettait en quelques sorte de se dire qu'en fait la vie ne la détestait pas à ce point.

A la question de son supérieur, elle arrêta de rire et aborda de nouveau son air froid et mystérieux.

-Ce que j'ai accompli? Eh bien, j'ai tué des inconnus en échange d'argent, comme à peu près tous les jours depuis plus de 6 ans... Pourquoi?

Seishiro entendit rire la jeune femme, et avant qu'elle le dise elle-même il avait bien compris ce que cette hilarité signifiait. Bien évidemment il ne lui avait fait ce compliment que pour se montrait aimable...mais en réalité ce n'était qu'hypocrisie.
" La bonne période de la journée"...Le jeune chef se demandait bien ce que c'était quand elle était dans la mauvaise période.

Malgré tout, il fut surpris, car il ne pensait pas qu'il pouvait y avoir de bonne période pour les tueurs tels que cette femme. Mais il fallait bien se rendre à l'évidence, les assassins pouvait être de bonne humeur...Seishiro en connaissait bien la raison. Elle devait certainement avoir tué sa victime...c'était sans doute cela qui la mettait dans cette " bonne période ".

Puis la jeune femme répondit à sa question. Le chef du clan afficha alors un sourire proche de la satisfaction.

" Alors c'est vrai que les personne telle que vous tuerai n'importe qui pour de l'argent...on achète votre fidélité avec ça...Je trouve cela extraordinairement pitoyable ! Pas vous ? "

Il se mit à rire très naturellement et il affichait toujours un grand sourire. Il parlait franchement et montrait sans la moindre gène son mépris pour les propre membres de son clan. Mais Seishiro avait toujours était comme ça. Et puis non seulement il disait la vérité, car il était certain que la raison principale des personnes étant sous ses ordres était bel et bien l'argent, mais en plus quoi qu'il dise il savait pertinemment que personne n'oserai le contredire, sauf quelqu'un de courageux n'ayant pas totalement perdu sa dignité...

Akela le regarda rire neutralement. Il n'avait pas tord, ce qui faisait que, aux yeux de la chasseuse, ce qu'il venait de dire n'était pas à prendre pour une insulte. Mais il restait étrange que Sheishiro prenne les assassins, qui composaient quand même la majeure partie de son clan, pour des êtres pitoyables. Elle prit pourtant un moment avant de répondre à sa question, pensant ironiquement qu'un être pitoyable pouvait tout de même réfléchir et répondre calmement.

-Pitoyable, oui. Mais en tant qu'humaine, je parraitrait pitoyable à coté de n'importe quelle autre race de ce monde... Personnellement, je ne me laisse pas acheter par n'importe qui. Je garde toujours les mêmes informateurs et je ne suis sous les ordres que de vous et... quelqu'un de haut placé. Mais en règle générale, je peux tuer n'importe qui sur commande.

Elle ignorait la réelle identité de son second patron et, quand elle voyait les personnes que ce dernier l'envoyait assassiner, elle se disait souvent qu'elle pouvait s'estimer heureuse de ne pas le savoir. En fait, le fait qu'elle ne le sache pas était la seule raison pour laquelle elle pouvait se permettre de dormir plus ou moins tranquillement au même endroit toutes les nuits.

*Il ne doit pas bien comprendre le risque que nous autres gens pitoyables prennons pour notre clan...*

Seishiro sourit de plus belle en entendant la réponse de la jeune femme. En effet les humains sont pitoyables à côté de toutes les autres races. Et le jeune chef trouvait cela assez comique quand l'humaine lui dit qu'elle ne se laisser pas acheter par n'importe qui. Car pour lui, le simple fait de se laisser acheter n'est pas une action honorable. Sei' avait vraiment très peu de respect pour les assassins...

Quant au patron dont parlait la jeune humaine, Seishiro n'eut aucun mal a deviner qu'elle ne l'avait jamais rencontré...peut être même qu'elle ignorer son nom, en tout cas c'était fort probable. A moins bien sûr qu'elle ne voulait tout simplement par dire au jeune homme le nom de son supérieur.

" Au moins, si vous vous avouez à vous même que vous êtes pitoyable, c'est déjà une bonne chose. Mais j'espère que vous n'avez pas mal pris ma remarque, car sachez que nous avons tous besoin de personne comme vous...Mais...votre patron...vous ne le connaissez donc pas ? "

Si c'était le cas, alors c'était vraiment grotesque...ne pas connaitre jusqu'au nom de celui qui nous envoie prendre des vies...Bah c'est un mode de vie, se disait le chef de clan.

Akela regarda l'un de ses bourrin de colègue passer en souriant faussement - mieux vallait vivre dans une illusion de politesse plutot que de s'entretuer entre assassins. Elle attendit qu'il se soit éloigné pour répondre à voix un peu plus basse:

-Je ne l'ai pas mal pris, mais, un conseil, veillez à ne pas trop répéter ce que vous pensez des assassins. Tous ne sont pas forcément patients et ne prennent pas forcément la peinne de réfléchir à ce que l'autre a voulu dire. C'est le désavantage d'être une machine à tuer...

Elle s'étala dans le canapé, sabre sur le ventre, en continuant sur un ton plus détendu:

-Mon patron m'a sorti de la misérable vie dans laquelle j'étais alors que j'avais 15ans. L'un de ses émissaires avait eu le malheur de mal se comporter envers moi dans une auberge et il avait en plus laissé mon cheval s'échapper sans réagir. Je l'ai tué et un autre émissaire est venu en me proposant un boulot. J'étais bien contente de cette situation et j'étais encore trop jeune pour exiger quoi que ce soit, en particulier de rencontrer celui qui orchestre toutes ces horreurs. Maintenant, je pourrais faire mon enquête et le trouver, mais franchement je ne vois pas ce que ça m'apporterait.

Tout en disant cela, elle pensait qu'il faudrait qu'elle pense à acheter un nouveau cheval, ou plutot à en voler un. Ca lui manquait de piquer un petit galop entre deux meurtres... Elle se rendit aussi compte qu'elle ne se rappelait pas où elle avait appris à monter à cheval et s'enleva tout de suite cette nouvelle question de la tête.

*Maudite amnésie...*

Seishiro n'avait pas fait attention à l'assassin qui passa pas loin d'eux. Et il écouta d'un air amusé ce que lui dit la jeune femme à voie basse. De toute façon il avait conscience de ce qu'il disait et de l'endroit dans lequel il prononçait ces mots. Ici il était entouré d'assassins et le jeune chef savait pertinemment que ce n'était pas très sage de dire cela ici...mais il n'était pas idiot, il savait très bien qu'a l'avenir, il devrait éviter de dire ce genre de chose à des assassins. Car tous n'était pas comme la jeune humaine...Et donc il répondit avec un sourire.

" Cela me touche que vous vous inquiétez pour moi mais ne vous en faites donc pas, je sais me défendre et je ne suis pas un imbécile...je sais très bien mentir alors je ne répèterai pas ce que je viens de vous dire. Mais je me doutais que vous ne le prendriez pas mal, après tout vous êtes quelqu'un d'intelligent si je puis dire...Et même si vous êtes une machine à tuer, comme vous le dites si bien, vous, vous savez au moins vous contrôler. "

Puis il écouta le récit en résumé de ce qui avait mené la jeune femme jusqu'ici ainsi que la raison pour laquelle elle ignorait le nom de son patron.

" Non, ce n'est pas que vous étiez jeune, c'est simplement que vous étiez idiote et sans doute que vous avez préféré la facilité. Mais comme vous le dites, cela ne vous rapporterai rien de savoir le nom de celui qui vous a engagé. "

15 ans...En effet c'est très jeune, mais Seishiro, lui, se rappelait bien que la jeunesse n'était pas une excuse. Il se souvenait juste qu'il avait fait les pire horreur vers cet âge, alors il se disait qu'en admettant que la jeune fille avait une excuse juste parce qu'elle était jeune serait revenu à dire qu'il avait lui aussi une excuse. Mais de ça, le jeune chef n'en voulait pas, il se devait de tout assumer.

" Maintenant laissez-moi vous poser une question, avez-vous des remords ? "

Il savait se déffendre, certes, mais saurait-il se déffendre contre plusieurs assassins surentrainés? Certainement pas à moins d'empoisonner ces derniers avant le combat.

-Je ne m'inquiète pas pour vous directement, c'est juste que si vous disparaissez, tous ces gentils toutous que vous tenez en laisse vont se battre pour décider de qui prendra la relève ou qui sera général, et ça laissera de la marge au clan du bien pour nous couper l'herbe sous le pied. Déjà qu'on a pas beaucoup d'avance...

Elle se redressa un peu en s'entendant traiter d'idiote mais préféra ne rien dire là-dessus. Ca aussi, ça ne lui servirait à rien. Et puis, si elle n'avait pas été idiote, comme il le disait, elle ne serait pas là aujourd'hui.

*Si c'est ça l'idiotie, je veux bien être idiote plus souvent dans mes choix!*

La dernière question que Seishiro lui posa la déconcerta quelque peu. Des remors? Elle avait vraiment l'air d'avoir des remors, elle? Dans d'autres circonstances, ça aurait pu la faire rire, mais là, son chef de clan semblait sérieux.

-Non, aucun remors. Ce que je fais ne m'empèche pas de dormir. Un boucher n'a pas de remors quand il fait son travail, c'est pareil pour moi.

Seishiro ne put retenir un petit rire en entendant l'explication de la jeune humaine. Mais il ne put non plus cacher un sourire de satisfaction quand il entendit : " ces gentils toutous que vous tenez en laisse ". C'était certainement dû au sentiment de supériorité que cela lui procurait, pour tout dire, cela flattait son égo. Ce qui l'avait fait rire c'était la franchise de cette humaine. Elle avouait directement qu'elle se moquait totalement qu'il perde la vie. Quand le jeune chef y réfléchissait, il trouvait cela tout à fait normal...après tout beaucoup était mort durant des batailles impliquant son clan, et il s'en moquait complètement.

Puis elle lui répondit, à ce moment le chef du clan du mal s'approcha à pas lent du canapé où était assise la jeune femme. Il se pencha au dessus d'elle, toujours en gardant son éternelle sourire. Ensuite il lui dit d'un ton calme :

" Comparer la vie de vos victimes avec de la viande, je trouve cela vraiment horrible...La vie est une chose qu'il faut respecter, car n'oublions pas que nous-même, nous ne sommes pas éternel. Mais si vous n'avez aucun remords alors cela veut sans doute dire que votre conscience vous a quitté il y a bien longtemps...j'en suis navré pour vous !"

Puis il s'éloigna d'un pas, et s'assit non loin de la chasseuse. Il trouvait ses propres paroles complètement grotesque car a ses yeux la vie était une chose insignifiante...Et puis lui même n'avait aucun remord par rapport aux crimes qu'il avait commis.

Akela leva un sourcil. Elle avait été surprise que Seishiro parle ainsi, il fallait bien l'avouer. Il la payait pour tuer et il voulait en plus qu'elle aie une conscience? Et puis quoi encore? Finallement, elle se contenta d'hausser les épaules en répliquant d'un ton égal:

-La vie... C'est une chose assez futile, je trouve. Si ça se trouve, dans quelques secondes, je vais sortir de cette grotte et on va me poignarder. Et vous savez quoi? je n'en ai rien à faire. La vie ne m'a pas respectée, je n'ai aucune raison de la respecter à mon tour.

Elle se redressa et s'assit convenablement pour se mettre à aiguiser la lame de son sabre avec une pierre qu'elle conservait dans un pan de sa jupe. L'arme n'avait pas spécialement besoin d'être affutée, mais Akela se sentait l'envie de manipuler cette lame qui, justement, emportait tant de vies.

-Et puis, j'ai entendu par-ci par-là que vous n'êtes pas un ange non plus... ajouta-t-elle avec un petit sourire. Elle avait du mal à imaginer cet homme tuer de sang froid. Il semblait si calme... Mais bon, la chasseresse était la preuve qu'il ne sufisait pas de savoir garder son calme pour être un exemple de vertue.

Il écouta sérieusement ce que lui dit la jeune humaine. Et il devait bien se rendre à l'évidence, elle avait raison. Pourquoi respecter la vie ? Elle qui n'avait jamais fait de cadeau à des personnes comme eux. Pourtant, si son enfance s'était mieux passée, Seishiro serait certainement du camp adverse. Mais un simple geste, un simple choix pouvait bouleverser une vie. Et maintenant devenu chef du clan du mal, le jeune garçon avait bien décider de ne plus jamais ressentir quoi que se soit, que se soit de l'amitié ou de la compassion.

Son visage d'un ton grave se fit soudain adoucir quand Sei' afficha un sourire au moment où la jeune femme lui dit qu'elle avait entendu qu'il n'était pas un ange. Il répondit alors d'un air amusé.

" Evidemment ! Sinon je ne serais pas ici aujourd'hui. Mais ne mélange pas tout, je ne te fais pas la morale, je te donne juste mon avis. Après, tu en fais ce que tu veux. Par contre si tu veux gagner tout les combat que tu fera au cours de ta vie, il faut que tu es envie de gagner...si tu ne prête aucun intérêt pour ta propre vie alors tu te fera tuer, ça c'est certain. "

Il avait prononcé ces paroles d'une façon qui pouvait laisser pensé qu'il plaisantait, mais il était très sérieux. Quant à la façon avec laquelle il lui parlait, c'était sans doute parce qu'il se sentait plus à l'aise avec elle, et si cela la gênait qu'il la tutoie, lui s'en moquait bien.

" Malgré tout, tu as raison. La vie peut être quelque chose de futile puisqu'elle n'est qu'éphémère. Et nous, nous avons toute les raisons de la haïr puisqu'elle a été si injuste avec des personnes comme nous deux. Qu'avons-nous fait pour ça ?"

Akela le regarda, intriguée. Non seulement il se mettait à la tutoyer comme ça, sans raison particulière, et en plus il lui faisait une leçon de vie et lui posait une question existentielle qui trottait dans la tête de tous les êtres vivants depuis la nuit des temps. Après un moment, elle se décida à ne pas répondre au fait qu'elle se ferait tuer si elle continuait à ne pas respecter sa propre vie et répliqua d'une voix mi-sérieuse, mi-hésitante.

-Je suppose que nous n'avons rien fait de pire que les autres. Sauf qu'un jour, quelqu'un s'est pointé et a dit que si le bien tuait, c'était annodin, mais le mal tuait, c'était pire que tout. Voilà pourquoi la vie n'est pas tendre avec nous, je suppose. Mais vous, vos parents étaient déjà chefs de ce clan, vous n'auriez certainement pas pu vous reconvertir dans "le bien" même si vous aviez voulu... D'une cretaine façon, vous avez moins de chance que nous.

Elle ne voulait pas le vexer ou quoi que ce soit, elle ne faisait que lui dire ce qu'elle pensait. Et puis, il avait posé une question, elle estimait qu'elle avait le droit d'y répondre comme elle le voulait, et tant pis si cet homme était le chef de clan. Il devait savoir tout ce qu'elle venait de dire depuis un bout de temps de toute manière.

Seishiro remarqua bien que la jeune humaine ne répondait pas à sa première remarque, mais de toute façon, il n'attendait pas de réponse de sa part. Quant aux questions qu'il lui posait depuis le début, elle ne lui était pas totalement destinée, c'était plus des questions qu'il se posait à lui-même qu'à la jeune femme.
Puis il écouta son explication. Lui qui n'attendait pas non plus de réponse à sa question, il fut surpris de la pertinence des propos de son interlocutrice.
Bien sûr il savait tout ce qu'elle venait de lui dire, mais peut être parce que c'était une autre personne qui lui disait qu'à ses yeux, c'était plus...vrai.

Il laissa un court moment de silence avant de remplacer son expression surprise par un sourire amusé.

" Au contraire, je me considère comme particulièrement chanceux d'être né ici, en tant que fils du chef de clan. Grâce à cela, ce titre m'était accessible. Et au cours de ma vie, je n'ai jamais ressentis l'envie de changer de camp. L'influence de mes parents dois y être pour beaucoup...En fait, je n'ai pas à me plaindre, la vie ma vraiment tout donné ! Dans l'histoire, ce sont vous les plus malchanceux...Je n'aurai certainement pas supporté ces conditions de vie..."

» Le chevalier dans la lumière [Libre]